page 12 suite du voyageur

14.04.2017

lorsqu' ils entrèrent dans la maison, ils se précipitèrent dans les deux chambres, donnant des coups au passage sur tout ce qui leur entravait le chemin.La cruche se brisa à terre dans un fracas sourd.

"on avait dit en silence soldats, méfiez vous ou vous aurez affaire à moi" dit le sergent.

A tâtons ils cherchèrent les corps des endormis, puis les draps encore chauds furent soulevés et jetés par terre de rage.

"personne sergent"

"fouillez dans les caves, fouillez à l étage, en silence, allumez cette lanterne , bande d ânes"

A l orée de la ville, trois silhouettes courent à en tomber.De loin, le père attrape son fils au vol pour le mettre sur son dos, de loin les fuyants semblent poursuivis par un chien enragé, de loin, entre les ombres des palmiers et les lueurs de la lune, on devine une famille paniquée .

Ils ne s arrêtèrent pas de la nuit, ne ménageant ni leurs pieds, ni leur fatigue, ni leurs corps endoloris.

pas un mot ne sortit de la bouche de sa femme , ni de son fils , encore moins de Mohamad, ce n était ni le lieu , ni le moment des explications, pour l instant il fallait fuir, il fallait avancer, sans poser de questions, malgré la langue lourde de pourquoi de Khadija.De toute les façons, elle savait ou ils allaient,elle connaissait la route , ils allaient chez sa belle-mère, demander le gîte.

Khadija l adorait, son coeur plein d allégresse pour sa belle -mère faisait passer l amère pilule.Christine est si sage, si précieuse d intelligence du coeur, si bonne, si indulgente, si tendre, si cultivée, si tout!Sa seule pensée rendit le sourire Khadija, qui en était pourtant avare.

La lune rousse la força à tourner sa tête à gauche, elle éclairait le désert d une façon rassurante.Voici deux lunes, déja tiens, se dit elle, se tenant le bas ventre.

"mon enfant à venir, te voilà à l aube je pense, d une nouvelle aventure, je devrais frémir, mais , je suis confiante, l amour de l amour est cette folie dont décidément je ne veux pas être soulagée"

Elle se dit qu il fallait annoncer sans tarder la nouvelle à Mohamad, demain soir, c est certain , elle lui dirait.

Ses jambes la lachèrent, son crâne lui fit un mal à hurler, elle perdit connaissance en se tenant la tête.Dans son dos, une silhouette noire, voilée, qui la chargeait déja sur ses épaules en s enfuyant dans le silence effrayant du désert.Le vent se leva, Mohamad, se retourna, prêt à proposer à sa femme, un voile pour ses yeux délicats.