et hiberner un peu

Et voilà janvier qui est là.

C est étonnant comme je ne me préoccupais pas de janvier, avant.Laissant les jours s écouler , comme les autres mois d ailleurs, et l hiver prendre sa place dans nos différents âges.

l hiver d un enfant est joyeux, il guette la neige, il guette le moment ou faire des traces avec ses doigts sur la buée de la vitre, ou il fera semblant de fumer, ou ses joues piqueront de froid avec le vent glacial, il attend surtout Noel , avec cette pause magique ou tout semble marcher si bien entre tous avec tout.

l hiver de l adulte est plus rude, il redoute la neige car conduire sur la neige, c est dangereux , il guette les gelées car il faut démarrer la voiture, il n aime pas le ciel blanc , ni les arbres nus,il se hâte de rentrer de dehors ou il a froid aux doigts , aux pieds et aux joues, il sait que Noël va arriver, et que c est un casse tête de trouver des cadeaux.

c est navrant d être un adulte parfois n est ce pas ?.

L hiver froid, l hiver sans couleurs,l hiver calme, l extérieur dort, seul l intérieur vit encore.

Dans nos maisons, nous avons chaud, nos coussins et nos couvertures couvrent nos frissons, les bêtes hibernent dans la torpeur de la chaleur de leurs corps emmitouflés sur eux mêmes...

Claquer la porte,se débarrasser des couches de vêtements ,fermer les volets, allumer le poêle , enfiler des chaussons et tacher de garder un sentiment d apaisement , lorsque dehors , le froid corrosif fait frissonner les autres.

La tasse de thé brulant nous échapperait presque des mains, et dans le canapé ou l on se vautre,les vapeurs de flemmardise et le tourbillon incessant de nos pensées s annoncent.

Janvier n est pas comme les autres mois, après l ivresse des fêtes et le tourbillon des sentiments, vient janvier et le temps de la detoxe, pour tout.

C est le temps ou l on regarde , sans paillettes, nos couches de bonnes résolutions déjà flancher un peu.Rien de grave.

On sonde, on scrute, on évite, on s arrête, on analyse ,parce que ce mois de janvier pose la fin de l année dernière et annonce celle qui débute .Milles questions nous assaillent déjà, 

"vais je mieux y arriver?"

" vais je ne pas flancher"?

"j ai déjà mis des entailles au contrat est ce grave"?

"je viens de perdre un ami est ce de mauvaise augure "?

"comment changer les choses"?"comment changer"?

Nous sommes le juge le plus intransigeant du monde pour nous mêmes, nous nous parlons souvent mal, et en terme peu élogieux, les " je ressemble à rien" "je ne vais pas y arriver" et les " t es vraiment trop con", font partie d une panoplie que beaucoup d entre nous portent au quotidien.

Il en faut au mental de la ténacité pour zigzaguer entre nos cratères de perte d estime de soi ,nos pertes de confiance, nos pertes d espoir, nos pertes de repères ou nos pertes d amour .Ne pas flancher, ne pas tomber dedans.

Essayer de dompter l impatience, cet espace temps infime qui rentre continuellement dans les espaces libres de nos pensées.Trépigner, attendre la fin, escamoter des plans sous prétexte que cela ne va pas assez vite, se dire que quelqu un au dessus a un plan pour nous.

Faire confiance

FAIRE CONFIANCE dans  ces 40 èmes rugissantes que nous traversons avec un bateau qui parfois prend l eau ou perds son mat.Une trentenaire au courage époustouflant est dedans, avec son bateau , seule, en ce moment même, face aux vents les plus violents.

Pour aller d un bout à un autre, il n y a pas le choix, il faut souvent ( pour les gens qui habitent cette vie) passer des tempêtes.

Puisque l on sait qu on aime bien les autres que quand on s aime soi même d abord, profitons de cette pause , admirons ce qui ne bouge pas, ce qui se repose, ce qui se prépare en secret, ce qui dort au fond de soi, faisons taire ces pensées qui nous bouffent nos journées, regardons les de coté et avec l esprit libre de pensées, concentrons nous sur l instant , celui ci , le tout de suite, ou je n ai pas d envie, pas de plans, juste moi , qui regarde ce que je fais , qui pense à ce que je fais, moi qui m ancre dans le présent et profite de l accalmie pour se sentir soi même, se figer , comme la nature en hiver, et rendre grâce à toute choses.